samedi 5 juin 2010

L'assassinat du chef de l'Eglise catholique en Turquie

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Par l’Abbé Alain René Arbez
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Samedi 5 juin 2010 – 23 Sivan 5770
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La Turquie est gouvernée par des islamistes et si les chrétiens étaient encore 30% de la population au début du 20ème siècle, de massacres en persécutions c’est l’islam qui est aujourd’hui la religion de 99,99% des habitants du pays. La façon dont le meurtre de l’évêque Padovese a été relaté par les agences de presse ne nous dit pas grand-chose des circonstances exactes de ce crime. Les autorités turques semblent vouloir minimiser l’affaire en disant que le tueur était un déséquilibré. L’évêque avait-il vraiment un autochtone déséquilibré comme chauffeur et ne s’était-il donc aperçu de rien ? On ne peut s’empêcher de relier ce crime à d’autres agressions mortelles dans ce même contexte d’un pays gouverné par les islamistes et tout récemment chauffé à blanc par la mise en scène conflictuelle des « pacifistes pour Gaza ». Les malheureuses victimes précédant la mort violente du chef de l’Eglise en Turquie étaient le Père Santoro et trois missionnaires protestants allemands.
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Ce crime, présenté comme simple fait divers par les Turcs (et diplomatiquement réduit à un drame local par le porte-parole du Saint Siège à la veille du voyage pontifical à Chypre), me rappelle étrangement les propos d’extraordinaire franchise de Mgr Bernardini, évêque de Smyrne (Izmir), il y a une dizaine d’années, alors que les islamistes turcs n’avaient pas encore déployé toute leur logistique antijuive et antichrétienne. L’évêque d’ Izmir montrait avec force et courage le danger que représente l’islam radical pour les chrétiens. Il avait pris au sérieux certaines menaces courtoisement exprimées par un chef musulman lors d’un « dialogue » interreligieux à Istambul. Au cours de ce « dialogue », (terme quelque peu inadapté dans la corrélation entre islam et judéochristianisme), un dirigeant lui avait clairement fait comprendre que les musulmans n’ont rien à apprendre des chrétiens. C’est en effet la posture basique du Coran, et seuls les naïfs Occidentaux ne l’ont pas encore compris.
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Mais l’évêque ajoutait une anecdote significative : dans un couvent catholique, dit-il, un serviteur musulman a annoncé très calmement aux religieux que si ses imams décident de tuer les infidèles, malgré son estime pour ses employeurs chrétiens, il n’hésitera pas un instant à les égorger, mais il précise qu’il le fera proprement. Mgr Bernardini relevait par là même que nous avons bien tort, (à l’instar du Père Boulad, prêtre copte égyptien), de croire qu’il y a une frontière entre islam modéré et islam radical, alors que les deux s’alimentent au même coran. Il suggérait un travail de réflexion en profondeur sur les conditions de coexistence entre chrétiens et musulmans et sur les incompatibilités porteuses de violence. Le monde chrétien n’a pas encore beaucoup investi sur ce terrain de l’opposition réactivée entre croyants d’Allah et infidèles, alors que les signaux préoccupants s’accélèrent.
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Nos médias n’ont même pas parlé de l’assassinat du chef de l’Eglise catholique en Turquie, comme ils avaient été très superficiels lorsque l’archevêque catholique de Mossoul avait été assassiné dans un Irak en proie aux assauts islamistes.
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