mardi 29 juin 2010

Chrétiens pakistanais face à l'intégrisme

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Par Michel Garroté
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Mardi 29 juin 2010 – 17 Tammuz 5770
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Tandis que François Fillon inaugure la mosquée d’Argenteuil, l’Aide à l’Eglise en Détresse (*) signale que Rehmat Masih a été incarcéré par la police de Faisalabad (Pakistan) pour « blasphème ». Il avait été accusé par Sajid Hameed, son voisin musulman, d’avoir insulté le prophète Mahomet. Pour le Père Khalid Rashi Asi, Vicaire général du diocèse de Faisalabad, « l’accusation portée contre Rehmat Masih est mensongère, le cas a été monté pour camoufler un différent foncier ». Depuis des années, les responsables catholiques locaux font entendre leur voix pour l’abrogation des lois anti-blasphème, inscrites dans le Code pénal et utilisées de manière abusive. Plus d’un millier de personnes en ont déjà été victimes.
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Le Secrétaire général de la Commission épiscopale pakistanaise Justice et paix, Peter Jacob, explique à L’Aide à l’Eglise en Détresse les raisons du statu quo actuel : « D’une part il y a la lutte contre le terrorisme, qui impose de maintenir l’état d’urgence dans le pays et, par conséquent, de ne rien faire. De l’autre, il y a la question de l’identité pakistanaise : bien qu’ayant une constitution et des lois laïques, les politiques partisanes font pression pour maintenir la situation telle qu’elle est, au nom de l’islam. Le gouvernement pakistanais doit se réveiller et assumer ses responsabilités, au niveau législatif et politique ».
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Interrogé par l’Agence Fides, Mgr Max John Rodrigues, Evêque de Hyderabad, développe : « L’organe qui a le pouvoir d’agir est le Parlement, où les lois sont approuvées ou peuvent être abrogées. Mais aujourd’hui de nombreux parlementaires ont peur : ils sont intimidés car ils sont un objectif possible d’attaques des extrémistes. Le pays, en effet, combat aussi le terrorisme, les homicides ciblés, les attaques à la dynamite contre les institutions et les forces de sécurité. Les hommes publics ont peur pour leur vie et la situation ne se débloque pas ».
Une résolution du parlement européen, adoptée le 20 mai 2010, invite « le gouvernement pakistanais à revoir en profondeur les lois sur le blasphème et leur application actuelle ».
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Depuis le 7 juin, L’Aide à l’Eglise en Détresse a lancé une grande campagne de mobilisation en faveur de l’abrogation des lois anti-blasphème au Pakistan, afin que la résolution européenne soit appliquée. L’AED a besoin de nous. Les chrétiens du Pakistan aussi.
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Rejoignez l’AED,
signez la pétition.
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(*)
http://aed-france.org/
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