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Pourquoi je défends Benoît XVI et pourquoi j’aime l’Eglise
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Michel Garroté
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Lundi 8 novembre 2010 – 1 Kislev 5771
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Tout récemment, à la cathédrale de Santiago de Compostela (Saint-Jacques de Compostelle), puis à la - désormais - basilique de la Sagrada Familia (Sainte Famille) de Barcelone, Benoît XVI, s’adressant à des catholiques à Compostelle, a notamment déclaré (extraits) : « La beauté (de l’architecture sacrée) est la grande nécessité de l'homme. (…) Il est tragique qu'en Europe, surtout au 19e siècle, se soit affirmée et ait été défendue la conviction que Dieu est le rival de l'homme et l'ennemi de sa liberté. (…) Il est nécessaire que Dieu recommence à résonner joyeusement sous le ciel de l'Europe. (…) Avoir soin de Dieu et avoir soin de l'homme : voilà ce que l'Église désire apporter à l'Europe ».
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En réalité - et cela c’est moi qui l’ajoute - l’Europe vit dans le mensonge. L’Europe fait la part belle aux milieux islamiques, à l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). L’Europe a peur du terrorisme musulman. L’Europe a peur de perdre le pétrole arabe. L’Europe a peur de ses propres banlieues. Et un jour, l’Europe paiera ses propres peurs très cher.
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Pour revenir au pape, en évoquant tout récemment Antonio Gaudi, architecte chrétien, concepteur de la basilique de la Sagrada Familia, Benoît XVI, s’adressant cette fois à des catholiques à Barcelone, a insisté sur l’importance de la réconciliation entre la raison et la foi : « Il (Gaudi) réalisa ce qui est aujourd'hui une des tâches les plus importantes : dépasser la scission entre conscience humaine et conscience chrétienne, entre existence dans ce monde temporel et ouverture à la vie éternelle, entre la beauté des choses et Dieu qui est la Beauté. (…) La consécration de cette église de la Sagrada Familia (faite basilique par Benoît XVI), à une époque où l'homme prétend édifier sa vie en tournant le dos à Dieu, comme s'il n'avait plus rien à lui dire, est un événement de grande signification. Par son œuvre, Gaudi nous montre que Dieu est la vraie mesure de l'homme, que le secret de la véritable originalité consiste, comme il le disait, à revenir à l'origine qui est Dieu », a conclu Benoît XVI.
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A cet égard, j’aimerais rappeler ici que l’anthropologie chrétienne (c’est à dire, la philosophie chrétienne et la théologie catholique combinées dans l’étude de la personne humaine), cette anthropologie est essentiellement forgée par celles et ceux que l'Eglise appelle les saintes et les saints. Avec, par exemple, saint Jean évangéliste, saint Bernard, sainte Catherine de Sienne et saint Thomas d'Aquin, les catholiques ont toute la littérature catholique nécessaire pour s'apercevoir que primo, le christianisme est issu du judaïsme ; et secundo, que contrairement au judaïsme et au christianisme, tous deux issus de la bible, l'islam, lui, dès sa naissance au 7e siècle, n'est issu que de Mahomet et du coran.
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Or, même un athée et un agnostique sont en mesure de constater que Mahomet et le coran n'arrivent pas à la cheville de la bible, à la cheville des prophètes d'Israël, à la cheville de David et ses psaumes, à la cheville des écrits de saint Jean évangéliste, de saint Bernard, de sainte Catherine de Sienne et de saint Thomas d'Aquin. En fait, que l'on soit croyant ou pas, l'intelligence suffit pour constater que le coran est une livre assez dérisoire en comparaison de la bible et en comparaison des écrits des saintes et des saints.
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Il est vrai qu'une partie du clergé catholique, notamment en France et au Moyen Orient, semble avoir un degré de culture, de connaissance, de foi et d'intelligence, degré soit très limité, degré soit très infesté par le désir de plaire - à n’importe quel prix - à tous les musulmans.
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Pour ce qui concerne Benoît XVI, il me faudrait un long article pour tenter d'expliquer, même brièvement, sa pensée et sa position. Je crois que sur le fond, Benoît XVI est conscient du désastre annoncé, qui se prépare, avec l'idéologie islamiste. Cela mis à part, en dehors de ses écrits strictement théologiques et philosophiques, ce que le Pape dit et lit, est, souvent, écrit, par d'autres que lui, par d’autres membres de la Curie romaine. Car le pape est sollicité 10 fois par jour, 7 jours sur 7, pour recevoir quelqu'un et lui adresser quelques mots.
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En résumé , il faut distinguer le dogmatique et le pastoral. Par exemple, le Concile Vatican II était pastoral et non dogmatique. Détail intéressant : le plus important texte dogmatique catholique, c'est le "Credo", le "Je crois en Dieu". Or, ce Credo ne dit rien qui ne sorte du catholicisme. Ce que je veux dire par-là, c'est que les propos judéophobes et islamophiles ne tiennent pas la route au plan philosophique. Car le "Credo" ne demande ni de repousser les Juifs, ni d'embrasser les mahométans. En fait, d'un point de vue philosophique catholique, le peuple juif a participé et participera jusqu'à la fin des temps au plan divin. Les saintes et les saints l'ont dit et écrit. Ceux qui disent le contraire, ceux qui sont judéophobes et islamophiles sont tout simplement des idiots.
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Toujours à propos de Benoît XVI, pour faire court, voici ce que je sais (ou crois savoir) et qu'en outre mon "flair" (ou ce qu'il en reste) me permet d'écrire : 1- Benoît XVI s'est fixé comme priorité l'unité. On peut aimer ou pas. Mais il a choisi l'unité. Avec qui ? Avec tous les catholiques (là il a du boulot). Avec les grecs orthodoxes (ce n'est pas gagné). Avec les anglicans (ce n'est pas gagné non plus). Avec cela, il est vrai que l'amitié envers les Juifs, passe non pas avant, mais après l’unité que je viens d'expliciter. 2- L'amitié avec les Juifs, en théorie, c'est gentil comme tout. En pratique, il y a encore un sacré bout de chemin à faire et sur ce blog, ce chemin je l’ai fait et je le poursuivrai. Il y a dans l'Eglise des courants de gauche antisionistes et des courants d'extrême-droite antisémites. Et au milieu de tout ça, il y a Benoît XVI.
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Je sais - par mes sources - qu'actuellement, au Vatican, ou plutôt au sein de son personnel, c'est un peu le panier de crabes, avec les « pro-ceci » et les « anti-cela ».
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Et ce n’est pas parce que son personnel est parfois déficient que je vais cesser d’aimer l’Eglise.
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Je suppose ou j'imagine que Benoît XVI essaye de se concentrer sur la priorité mentionnée dans mon point N°1, à savoir l’unité entre les chrétiens. Je ne sais pas comment Benoît XVI, qui n'est plus tout jeune et qui n'a jamais imaginé qu'un jour, le pauvre, il serait pape (il voulait se retirer chez son frère dans sa terre natale, la Bavière), je ne sais pas comment Benoît XVI, écrivais-je, arrive à tenir le coup, jour après jour, quand son entourage ne cesse de lui dire "il faudrait faire comme ci" ou "il faudrait faire comme ça" ; "il faudrait faire un pas vers les musulmans" ; "il faudrait faire un pas vers les palestiniens" ; "il faudrait faire un pas vers les martiens" et gnagnagna.
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En ce qui me concerne, j’ai toujours souhaité - et je souhaite encore - élargir le travail des idées, dans le cadre d’une anthropologie judéo-chrétienne de la société libre. De la société libre, par opposition aux sociétés totalitaires et autoritaires, que celles-ci soient fascistes, national-socialistes, communistes ou islamistes.
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Dans ce cadre anthropologique judéo-chrétien, je me souviens, par exemple, que dès son arrivée, lundi 11 mai 2009, à l’aéroport Ben Gourion, près de la ville israélienne de Tel Aviv, Benoît XVI, avait aussitôt déclaré, au pied de l’avion, sur le tarmac : « Le peuple juif a tragiquement fait l’expérience des terribles conséquences d’idéologies qui nient la dignité fondamentale de toute personne humaine. Il est juste et opportun que, pendant mon séjour en Israël, je puisse avoir la possibilité d’honorer la mémoire des six millions de Juifs victimes de la Shoah et de prier pour que l’humanité ne soit plus jamais témoin d’un crime d’une telle ampleur. Malheureusement, l’antisémitisme continue de relever la tête en beaucoup d’endroits de notre monde. Ceci est totalement inacceptable. Tous les efforts doivent être faits pour combattre l’antisémitisme où qu’il se manifeste ».
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Voilà ce que Benoît XVI avait déclaré le 11 mai 2009, à peine arrivé à l’aéroport Ben Gourion. Mais nos médias - évidemment - n'avaient pas relayé cela tel que Benoît XVI l’avait déclaré. En revanche, nos médias s’étaient acharnés contre d’autres propos (certes différents, et, même, pour certains d’entre eux, inopportuns) tenus par Benoît XVI lors de son séjour en Israël en mai 2009.
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Mais l’essentiel, pour les catholiques, devrait - normalement - se situer ailleurs. L’essentiel, pour les catholiques, devrait - normalement - se situer, d’une part, dans l’origine, et d’autre part, dans l’eschatologie, dans le sort ultime de la personne humaine et dans le sort ultime de l’Univers. Concernant l’origine, Saint Bernard, parlant des chrétiens par rapport au judaïsme, a écrit que « les branches (les chrétiens) ne doivent pas être ingrates envers la racine (le judaïsme), les branches ne disputeront pas à la racine la sève qu’elles tiennent d’elle ». Concrètement, l’Eglise reconnaît le lien qui relie les catholiques au judaïsme. Avec Saint Bernard, l’Eglise demande même aux catholiques, je cite Saint Bernard, de ne pas êtres ingrats envers les Juifs et de se souvenir que c’est du judaïsme que les chrétiens tiennent la sève de leur foi.
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L’Eglise catholique a reconnu et reconnaît encore, par des textes écrits, que les prémices de la foi catholique se trouvent dans les patriarches, dans Moïse et dans les prophètes. Saint Jean évangéliste a écrit que « le salut vient des Juifs ». C’est, du reste, la raison pour laquelle, je crois fermement, concernant l’eschatologie, concernant le sort ultime de la personne humaine et de l’Univers, que Dieu aura un seul peuple, Israël et les chrétiens issus des Nations. Dieu jugera le monde et l’Eglise de la même manière que le monde et l’Eglise auront jugé Israël. Et il ne nous appartient pas de juger, par nous-mêmes, sous quelle forme anthropologique, Dieu aura un seul peuple, Israël et les chrétiens issus des Nations, dans les temps eschatologiques.
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Mais laissons les temps eschatologiques et revenons au temps présent. Le monde va mal. Il a besoin d’unité. Si quelqu’un veut faire du prosélytisme et de l’évangélisation, je l’invite, avant toute autre forme d’évangélisation, à prier et à exercer son métier. Car depuis qu’il est pape, Ratzinger a rappelé, à de nombreuses reprises, que l’évangélisation se fait d’abord par le travail et la prière ; et non pas d’abord par l’usage de la parole ou par l’écriture (à moins d’être journaliste, essayiste ou écrivain, n’est-ce pas…). Les grands discours (je fais allusion aux bavards professionnels et non pas allusion à Benoît XVI, mais cela, je suppose que presque tout le monde l’avait compris…), les grands discours, écrivais-je, cela ne marche qu’un certain temps. Après, les gens se lassent et repartent déçus.
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Et si nous voulons de l’œcuménisme, je propose de l’intensifier avec les Juifs. Plutôt que de nous planter avec les musulmans dans de creux bavardages que les musulmans eux-mêmes qualifient de creux bavardages. Actuellement, l’islam n’est pas disposé au dialogue alliant foi et raison. L’islam actuel s’avère même totalement incapable d’allier foi et raison. La réaction hystérique aux propos – pourtant purement historiques – de Benoît XVI à l’université de Ratisbonne en a témoigné. Du reste, Benoît XVI avait réitéré, en Jordanie, en 2009, son invitation aux musulmans, invitation à combiner foi et raison. Sur ce point, le discours en Jordanie de 2009 n’a pas différé du discours de Ratisbonne et n’a pas différé non plus du discours au Collège des Bernardins.
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Cela m’est égal qu’il y ait plus d’un milliard de musulmans et seulement quelques millions de Juifs sur terre. Ce n’est pas un motif suffisant pour privilégier le dialogue avec l’islam au détriment du dialogue avec le judaïsme. Dans le moyen et le long terme, c’est l’amitié judéo-chrétienne qui fera rempart aux islamistes radicaux, au Hamas, au Hezbollah, au Fatah, à Al-Qaïda, à Ahmadinejad, aux talibans. Ménager l’islamisme radical, c’est un calcul à court terme. Un calcul qui ne nous créera que des ennuis. Du reste, pour le dialogue avec les musulmans, je note qu’à ce stade, l’Union Européenne ne dialogue pas avec les intellectuels musulmans réformateurs (ils sont pourtant des centaines et ils attendent toujours notre ouverture au dialogue…). Pour l’instant, l’Union Européenne préfère dialoguer avec l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) et avec la Ligue Arabe.
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Quant à l’anti-sionisme (que j’ai abondamment pratiqué dans ma jeunesse…), y compris l’anti-sionisme catholique français (je ne pouvais l’éluder dans le présent article intitulé « Pourquoi je défends Benoît XVI et pourquoi j’aime l’Eglise »), il est une idéologie haineuse qui se drape dans la soi-disant défense des droits de l’homme. Si la France n’est plus antisémite pourquoi ne le prouve-t-elle pas dans ses actes ? C’est facile de faire mémoire de la Shoah tout en refusant aux Juifs une terre, un peu plus conséquente, que la ridicule portion de territoire dont ils disposent actuellement (primo, la ville israélienne de Netanya sur la Méditerranée est à seulement 12 km de la ville arabe de Tulkarem, donc à portée de roquettes, obus et missiles du Fatah ; secundo, la Palestine historique, comme en témoignent les documents ad-hoc, englobe la Jordanie ; tertio, les premiers plans de partage donnaient aux Juifs tout Israël y compris la Judée et la Samarie).
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A cet égard, je rappelle, encore une fois, ici, qu’Israël s’est retiré du Sinaï. Qu’Israël s’est retiré du Sud-Liban. Qu’Israël s’est retiré de la Bande de Gaza. Résultat : le Sinaï est un lieu de transit pour les armes qui finissent à Gaza. La Bande de Gaza est une république islamique : le Hamastan. Le Liban, ou plutôt le Hezbollistan, est une enclave iranienne dominée par la légion étrangère et mercenaire du Hezbollah. La Judée et la Samarie sont dominées par les milices armées claniques et familiales, par les milices armées du Hamas et par les milices armées du Fatah. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas en Judée et en Samarie – concrètement sur le terrain – en terme d’autorité, c’est du pipeau mafieux.
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Pour conclure, je note que lorsque nous osons simplement défendre la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne, la gauche, l’extrême gauche, l’extrême-droite et les islamistes nous accusent de prôner la supériorité de la civilisation occidentale (personnellement j’ai toujours écrit « société libre et laïque de culture judéo-chrétienne » ; et non pas « civilisation occidentale »). Ce terrorisme intellectuel, à notre encontre, de la part de la gauche, de l’extrême gauche, de l’extrême-droite et des islamistes reste pour moi assez hallucinant. Nous défendons la société libre et laïque de culture judéo-chrétienne. Et nos adversaires parlent de la supériorité de notre civilisation. Ne savent-ils donc pas nous lire correctement ? Ou ont-ils seulement un complexe d’infériorité, accompagné d’une haine de soi au service d’une culture de mort ?
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